Dans votre lettre du 22 novembre dernier, vous associez le décrochage scolaire à la littérature pour la jeunesse qui serait riche en calories vides… je pense que les vraies causes sont ailleurs. Il existe de vrais écrivains qui écrivent de vrais livres qui ont un impact réel et profond auprès des jeunes et que ces livres vont justement les amener à la grande littérature comme vous dites. En littérature adulte, tout comme en littérature pour la jeunesse, il faut se méfier, comme vous le savez, du murmure marchand, comme le disait si bien Jacques Godbout. Les livres les plus populaires tout comme les films ne sont pas nécessairement les meilleurs. Il faut toujours sortir des sentiers battus pour dénicher les perles. Et ça demande un certain effort, j’en conviens.
Quant aux éditeurs pour la jeunesse qui roulent sur l’or, je n’en connais pas. La plupart d’entre nous travaillent dans leur appartement sinon leur sous-sol et les équipes comptent souvent à peine deux personnes. C’est peu. Quant à nous, je dois vous dire que nous roulons sur notre chiffre d’affaires de 2005… et, sans vouloir me plaindre, c’est un choix, ça ne va pas en augmentant, même phénomène pour les subventions !
Robert Soulièreséditeur et écrivain pour la jeunesse
le 22 novembre 2012