J’ai juste envie d’écrire
de me perdre dans mes histoires
noircir des lignes des lignes sans compter
ravir la lumière de mon cerveau
et la charbonner sur mes feuilles lignées
Avant
quand mon crayon touchait le papier
mon cahier s’enflammait
j’avais tellement d’idées
que ma main n’allait pas assez vite
pour les écrire
les mots déboulaient et ma tête répétait
pour ne pas les oublier
les phrases pressées les unes contre les autres
qui se tenaient sur le plongeon de dix mètres
avant de sauter dans le vide
et de me surprendre
Catégorie : Lucie Bergeron
Auteur
La fille qui voulait tout
Entre ses cours chez madame Drosdova et ses visites au parc où elle retrouve son père, Alma ne vit que pour son violon. Il n’y a que lui qui réussisse à la faire vibrer. Quand elle joue, l’adolescente a l’impression de toucher à l’immensité, de participer à quelque chose de plus grand qu’elle. Un grand feu fait rage sous ses airs de jeune fille sage. Alma Rochefort donne tout à la musique.
Mais un concours auquel elle s’est inscrite vient tout changer. Les amitiés sont attirantes, et les garçons encore plus. Il est facile de se laisser distraire. Tous ces beaux gars peuvent-ils devenir plus importants que sa musique ?
Doit-elle leur faire confiance et partager avec eux sa passion pour la porter encore plus loin ?
Pourquoi subir autant de pression, pourquoi s’obliger à suivre toutes les consignes de sa prof sans protester ?
Dans le cœur de Florence
Florence a 16 ans. Pas d’amis, pas d’amoureux. Mais elle écrit. Elle passe tout son temps à écrire dans son cahier, à imaginer, inventer, créer. Quand elle n’écrit pas, ses idées se bousculent comme une rivière en crue. Son écriture est fougueuse, déliée, pas encore domptée. Le rythme de l’urgence. Florence écrit comme elle pense.
À la maison, rien n’est simple pour Florence, et elle riposte. Coups de gueule, insolence, provocation. Elle trouve refuge sur la grève, happée par le paysage sauvage de Charlevoix. Elle parle à sa mère, qui n’est plus là. Les épaules appuyées contre la montagne, le coeur sur le rivage. Des garçons gravitent autour d’elle.
Manu, Toby, le bluesman. Florence les évite, les désire, les repousse. Seule la création lui permet de garder son équilibre, à cet âge où l’avenir ressemble à un banc de brume. Son cahier d’écriture, dont elle ne se sépare jamais, est sa bouée. Mais elle le perd. Et tout bascule. Poussée dans le vide sans parachute. Elle ira jusqu’au bout dans l’affirmation de sa création.