Catégorie : Divorce, absence d’un être cher, mort

Lui, elle, moi, etc…

Lui, elle, moi, etc...« — Et combien de temps après est-ce que toi et papa vous avez cassé ?
Ma question l’a prise de court. Elle a eu l’air estomaquée, ne sachant quoi dire.
— Bien, papa a commencé à travailler sur un gros projet, en juillet, a-t-elle dit, en hésitant, comme si elle cherchait ses mots. Il faisait de longues heures et devait voyager beaucoup. C’est à ce moment que les choses ont commencé à changer, on vivait en parallèle et c’est comme si on s’était déshabitués l’un de l’autre. En janvier, il est parti vivre en appartement.
C’est là que j’ai assené le grand coup.
— Donc, si je comprends bien, il est parti à cause de moi ! »

« Je vis en alternance 3 jours chez lui, 10 jours chez maman…
À bien y penser, cet arrangement est peut-être un signe qu’il n’avait pas envie de m’avoir tout le temps avec lui. »

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13000 ans et des poussières

13000 ans et des poussières« Maman a demandé l’aide médicale à mourir.
Je ne comprends pas bien. Je cherche le regard de maman que je ne parviens toujours pas à croiser, réfugié qu’il se trouve derrière la cordillère de draps.
– L’aide médicale, c’est pour guérir, non ?
– L’aide médicale, c’est surtout pour ne pas souffrir, retrouver dans la vie, un minimum de plaisir à être là.
Les draps s’agitent après avoir parlé. Puis se calment. »

« Tu ne veux plus vivre avec nous, maman ?
– Ah, si ! Je veux vivre et mourir avec vous.
– Mais alors ?
– Je ne veux pas souffrir avec vous. »

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C’était un 8 août

C'était un 8 août«Comme prévu, les deux premières balles sont à l’extérieur du marbre. J’adopte une position plus détendue. (…)
Derrière lui, dans les gradins, ma mère et Élise, inquiètes, appréhendent la suite. J’analyse mon rival, qui met plus de temps à se concentrer. Avec quel lancer va-t-il me défier ?
Au moment où il amorce sa motion, quelqu’un dans les gradins crie :
— L’éclipse commence !
Ce sont les derniers mots que j’entends. La rapide de Kevin Girouard m’atteint à la hauteur de la tempe. Malgré mon casque protecteur, l’impact est foudroyant et je sombre dans une obscurité totale.
Ma chute me semble sans fin.
Il est 16 heures 31 à la montre de Daniel Caron, le 8 août 1999.»

« L’Illuminé me désigne du doigt.
— David Bernard, méfie-toi de l’éclipse. Elle t’entraînera dans les ombres de ton imagination !
Mon sourire s’efface. »

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